Le resvératrol a-t-il des effets anti-inflammatoires ?

Le resvératrol est un polyphénol naturellement présent dans le raisin et notamment dans le vin. La plupart des études menées sur les bienfaits du resvératrol se concentrent sur ses effets anti-inflammatoires, antioxydants et immunomodulateurs. Dans cet article, nous parlerons uniquement de sa capacité à réduire l’inflammation. Cette dernière étant à l’origine de nombreuses maladies dégénératives.

Qu’est-ce que l’inflammation ?

Effets anti-inflammatoires du resvératrol

Le resvératrol permet de traiter diverses maladies grâce à ses effets anti-inflammatoires

Avant d’aller plus loin, développons en quelques phrases ce qu’est une inflammation. Il s’agit en réalité d’un système de défense naturel de l’organisme, en cas d’infection, de blessure ou de brûlure. Cette réponse permet d’une part de maintenir l’homéostasie au niveau des tissus atteints, afin de limiter les dégâts. Et d’autre part, elle sert de mécanisme de défense pour contenir les agents pathogènes susceptibles d’infecter tout le corps.

Ce mécanisme de défense présente cinq étapes :

1- Détection des stimuli qui déclenchent les réactions inflammatoires.
2- Activation des différentes voies inflammatoires.
3- Libération des marqueurs de l’inflammation.
4- Activation des cellules inflammatoires.
5- Manifestations des divers signes extérieurs (chaleur, gonflement, rougeurs, douleur).

Cette inflammation peut être aiguë ou chronique. C’est la prolongation de l’activation de la réponse inflammatoire, dans cette seconde forme, qui conduit à la détérioration des tissus.

Effets anti-inflammatoires du resvératrol

Les différentes études menées sur cette molécule ont permis de déterminer ses véritables mécanismes anti-inflammatoires. Il a été observé que seul l’isomère Trans- du resvératrol possédait cet effet anti-inflammatoire. Ce qui n’est pas le cas de l’isomère Cis-, qui est biologiquement inactif. Le transresvératrol a réussi à inhiber l’activité des médiateurs pro-inflammatoires et à limiter l’endommagement des tissus.

Grâce à cette capacité à réduire l’inflammation, cet isomère du resvératrol peut contribuer à limiter l’exacerbation des symptômes de nombreuses maladies.

Prévention des troubles cardiaques

Différents facteurs peuvent conduire au développement de troubles cardiovasculaires, dont l’hypertension artérielle, l’obésité et l’inflammation chronique. D’après les publications scientifiques, des niveaux élevés de marqueurs inflammatoires dans le sang peuvent finir, tôt ou tard, par nuire à la santé du cœur. (1)

L’utilisation de resvératrol par voie orale pendant 28 jours a permis de limiter la production des cellules à l’origine des médiateurs chimiques. Parmi celles-ci, il y a par exemple les macrophages et les mastocytes. Ceci a largement contribué à réduire l’inflammation. Il a été, par ailleurs, observé que cette molécule avait un effet cardioprotecteur. En effet, l’injection de produit chimique (isoprotérénol) chez les rats testés n’a eu aucun effet. Celle-ci aurait pourtant pu causer un infarctus du myocarde.

Effets anti-inflammatoires sur l’athérosclérose

L’athérosclérose est une maladie chronique qui se traduit par le durcissement des artères coronaires. Celui-ci est secondaire à une inflammation chronique des vaisseaux sanguins. Aussi, l’accumulation de lipides sur les parois vasculaires, la formation de plaques d’athérome et de thrombus en sont aussi à l’origine. Sans traitement, cette pathologie peut entraîner d’autres problèmes de santé plus graves (AVC ischémiques et infarctus du myocarde).

Des revues scientifiques ont avancé que le resvératrol pouvait aider à contrôler cette maladie, grâce à ses effets anti-inflammatoires. En effet, les réponses inflammatoires jouent un rôle crucial dans les différentes phases de développement de cette maladie. L’usage de ce principe actif peut ainsi empêcher sa progression. En outre, le resvératrol a permis de prévenir l’inflammation des parois artérielles liées à la consommation de graisses et de sucres, chez les sujets testés. (2)

Traitement de l’asthme

Toujours grâce à ses effets anti-inflammatoires, le resvératrol peut être utilisé en complément aux traitements classiques de l’asthme. Cette difficulté à respirer étant liée à une inflammation chronique, une bronchoconstriction et une hyperréactivité des voies aériennes. Ce principe actif, en inhibant l’activité des médiateurs pro-inflammatoires, réduit les crises d’asthme.

En outre, le resvératrol, de par son action antioxydante, protège les tissus de l’effet du stress oxydatif, qui se produit au niveau du site de la réponse inflammatoire. Ce stress, rappelons-le, est à l’origine de la production d’espèces réactives de l’oxygène néfastes à la santé. Ce polyphénol prévient, par ailleurs, la baisse du taux de glutathion, un puissant antioxydant naturel produit par l’organisme.

Lutte contre le cancer

Certaines publications scientifiques ont aussi mis en avant l’implication de l’inflammation dans les différentes phases de développement d’un cancer. Cette réaction de l’organisme favorise la progression des métastases et la résistance aux médicaments.

Malgré l’avancée des recherches scientifiques, le développement d’une thérapie efficace contre le cancer (comportant peu d’effets secondaires) reste encore un grand défi. Il a été, cependant, avancé que le transresvératrol pouvait être un supplément intéressant, comme aide dans le traitement et la prévention de cette maladie.

Grâce sa propriété anti-inflammatoire, la molécule est capable de limiter la progression tumorale, en inhibant certaines voies de signalisation qui y sont impliquées. Le resvératrol pourrait empêcher, indirectement, la migration des cellules cancéreuses et leur prolifération. (3)

Références

(1) Welsh P et al. « Targeting inflammation to reduce cardiobascular disease risk : A realistic clinical prospect ? ». Br. J. Pharmacol, 2017.
(2) Mattison JA et al. « Resveratrol prevents high fat/sucrose diet-induced central arterial wall inflammation and stiffening in nonhuman primates ». Cell. Metab. 2014.
(3) Bai Y et al. « Resveratrol induces apoptosis and cell cycle arrest of human T24 bladder cancer cells in vitro ». Cancer Sci. 2010.

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